dimanche 31 août 2014

Recette des Kibinai - Chausson à la viande


Si vous voulez vous y lancer avant nous, la cuisine Jumpyiste n'étant que peu adaptée à ce genre de préparation !

Pour 39 Kibinai :

Pâte :
450 g de beurre
4 œufs
200 g de crème fraîche
1 kg de farine
Sel

Farce :
1 kg épaule de porc
50g de beurre
3 oignons
2 bouillons cub
Sel, poivre

1. Dans une bassine, mettre la farine et le sel et ajouter le beurre coupé en morceaux. Pétrir à la main. Ajouter 3 œufs entiers + la crème, pétrir à nouveau. Laisser reposer 30 min au frais.
2. Couper la viande en petits morceaux (comme la viande des kebabs). La mettre dans un plat et parsemer de beurre. Hacher les oignons et les ajouter à la viande ainsi que le bouillon cub dissout dans un peu d'eau, le sel et le poivre. Travailler la farce à la main, afin que tous les ingrédients ne fassent plus qu'un.
3. Avec la pâte (sans rajouter de farine), former des boules grosses comme 2 fois un œuf, étaler avec un rouleau à pâtisserie. Mettre au centre de la farce. Refermer en formant un bourrelet tout le long du Kibinai.
4. Les disposer sur une plaque allant au four et les badigeonner avec l'œuf restant additionné d'un peu d'eau.
5. Cuire dans un four préchauffé à 200°C pendant 25 à 30 min.

Promis, on mange bien. - la suite

Vous l'avez compris, le temps humide et l'abondance de forêts rend cette terre propice aux champignons. Nous en verrons des tonnes, et autant de gens de tout âge, bottes aux pieds et panier en main, à leur recherche. On en vend partout, sur les bords de route (et même d'autoroute !), sur les marchés, dans la rue. Pierre a le regret de ne pas s'y connaitre assez pour nous garantir survie et bonne santé. On fait donc confiance aux connaisseurs locaux et dégustons une brouillade d’œufs aux cèpes excellente (pensée à Tonton Philippe).


Le prix de la vie ici nous change quand même la vie : nourriture "de base" (pain, fruits et légumes - les produits manufacturés et de marque sont par contre au même prix qu'en France), et plaisirs à la sauvette sont très bon marché. On mange beaucoup de beignets de toute sorte, le plus souvent fourrés à la viande, oignons ou légumes (c'est toujours la surprise, les mamies aux glacières remplies de bonnes choses parlent peu l'anglais). Avec les fameux petits concombres, on pense beaucoup au Kazakhstan...






Pyramide graphique et sucrée : le Sacotis, entre le quatre-quart et la gaufre. Plus ou moins haut selon le nombre de gourmands et l'occasion : communion, mariage... (équivalent de notre pièce montée). On l'adopte pour le petit déj'.


Recette pour deux très bons mangeurs :

En entrée, débutez avec une soupe froide aux radis à la crème agrémentée de pommes de terres vapeur tiède. Excellent pour ouvrir l'appétit.
En guise de plat(s) principal(aux), poursuivez avec un pied de porc (comment peut-on avoir les pieds aussi gras?!), du travers de porc, de la saucisse fraiche. Pour faire glisser le tout, découvrez la pomme de terre sous toutes ses formes : en galette avec du fromage, vapeur avec des oignons, du chou et des tomates, en saucisson (!), fourrée à la viande (les Ceppelin, LA spécialité locale). N'oubliez pas le petit pot de crème, la sauce à la betterave (très consommée ici), les concombres marinés et le bacon frit. Parfait pour la ligne.
Pour étancher votre soif, ajoutez deux bières maison, et deux cafés pour éviter la sieste post-prandiale.
Et, si votre honneur est encore sauf, terminez avec une gaufre-pancake au miel, sucre glace, coulis de fruits rouges et chantilly.
A titre d'exemple, ce repas pantagruélique, ça vaut 20€ dans le centre de Vilnius.




Mais... Coach Cyril, on voit déjà d'ici tes grands yeux ! Ne t'en fais pas, ce matin, Lison a couru 45 min, et plus encore pour Pierre. Dis, on peut reprendre un beignet ?!

Lituanie, l'insoupçonnée - 26 août - 1er septembre


Il parait que la Lituanie est, des pays baltes, celle qui ferme la marche : moins développée, moins touristique, plus rurale, un peu moins en avance sur l'Europe. Ça, c'est ce qu'on lit, c'est la théorie. Et nous, on a trouvé tout le contraire. Seule des trois à posséder des autoroutes (contrairement aux routes en très mauvais état parcourues jusqu'alors depuis Tallinn - les "fangas" de La Verdière n'ont qu'à bien se tenir), des radars, des infrastructures plus modernes en ville (panneaux numériques dans les transports en commun, par exemple) ; il n'y a qu'ici que nous verrons des éoliennes, des panneaux solaires. La campagne n'est pas désolée, les maisons abandonnées se font rares, les jardins sont entretenus. Nous sommes allés un peu moins à l'Est que nous l'avons été en Estonie, certes, et peut-être que c'est dans ce sens qu'il faut situer la fracture. Toujours est-il, que de nos yeux extérieurs de touristes occidentaux, nous trouvons dans le paysage lituanien moins de stigmates des années soviétiques qu'ailleurs. 


L'histoire pourtant, on ne peut l'oublier. A Kaunas, dans le centre du pays, nous visitons le fort n°IX, transformé en prison politique dans les années 30 par l'ancêtre du KGB, puis en camp de transit et de concentration pendant l'occupation nazie, et à nouveau de prison pendant la période soviétique. Les murs sombres portent la souffrance de milliers d'hommes et de femmes enfermés et tués ici. 
Dans une cellule, on lit, gravé sur le mur, "NOUS SOMMES 900 FRANÇAIS". Le 15 mai 1944, le convoi 73 déporta de Drancy 900 français juifs à Kaunas. 22 survécurent. L'association des Fils et Filles de Déportés Juifs de France a légué au musée lettres, photos, témoignages des membres de leur famille disparus. Très émouvant.


Plus léger, et plus à l'ouest, sur la péninsule de Neringa, côté baltique, une bande de sable et de pins de 100 km de long pour 2 de large nous offre une belle balade. Au bout de cette presqu'île, c'est la Russie avec l'enclave de Kaliningrad. Ici, les plages sont quadrillées : certaines réservées aux femmes uniquement, d'autres aux hommes, ou encore aux familles, ou aux nudistes. Nous visitons l'attraction locale, l'aquarium, musée le plus visité de Lituanie. Et, on a failli laisser Pierre au bassin des otaries tellement il était fasciné par ces drôles de bêtes qui ont l'air de se payer de notre tête. 


A l'image du pays, Vilnius, la capitale, décroche notre coup de coeur. Agréables rues piétonnes aux vitrines ambrées (or balte), allées vertes et terrasses amicales, églises colorées, blanches ou dorées, pauses gourmandes pour une bouchée de pain (on vous en parle après) : c'est une ville où on vit aujourd'hui. On est samedi et, sous les 40 clochers que compte la ville, autant de mariages donne le tournis ! On a l'air de faire les choses en grand : rubans satinés, escarpins-échassiers, boucles travaillées, berlines et limousines lustrées...


Et pour ajouter un pays à notre liste, nous franchissons la frontière de la république utopique d'Uzupis. Quartier d'artistes jumelé à Montmartre, il y a ici un vrai président, un timbre, une constitution. " L'homme a le droit d'aimer ; l'homme a le droit à l'eau chaude ; l'homme est responsable de sa liberté " On signe !



A Druskininkai, à deux pas de la frontière polonaise et biélorusse, nous découvrons un beau complexe : une piste de ski artificielle ! Ici, il y a de la neige toute l'année. Lison n'a plus skié depuis 6 ans, Pierre en a fait deux fois dans sa vie : et alors ?! Deux heures de plaisir givré pour le dernier jour d'août. On se régale !


vendredi 29 août 2014

Latvijas (pour eux) - Latvia (pour tous) - Lettonie (pour nous) - 22 - 26 août


Nous avançons dans notre traversée des pays baltes, et l'échelle de nos cartes change. Les 3 pays réunis représentent en effet moins d'un tiers de la France métropolitaine. Tout est donc proche, à coup de Jumpy, surveillé par les nombreuses cigognes perchées un peu partout.
 

On a d'abord un peu honte en franchissant la frontière lettone, car dans nos guides, il est écrit qu'on paye en lats. Alors qu'on n'a pas encore de monnaie locale, on achète un permis de pêche pour Pierre à la première office de tourisme croisée, et on est tout surpris qu'ils acceptent les euros. Puis, on trouve un distributeur, qui... nous donne des euros. On est fixé à la supérette : en fait, ils ont l'euro ! Depuis le 1er janvier 2014. Nos guides sont à la bourre : l'Europe avance ! Pour la Lituanie par contre, ça sera pour janvier 2015. (Par contre, au distributeur, le montant minimum de retrait, c'est 5 €, imaginez le coup de la vie)


Immersion au coeur de l'héritage soviétique à Ligatne où nous visitons le bunker top secret de la Lettonie soviétique. Construit sous un établissement thérapeutique de cures - constituant la couverture et fonctionnant toujours par ailleurs, il aurait pu mettre à l'abri 250 personnes triées sur le volet (élite du Parti Soviétique Letton) en cas de guerre nucléaire, et ce pour une durée de 3 mois en totale autarcie. Actif de 1982 à 1991, il n'aura servi qu'une fois, 4 jours, pour un exercice... mais a constitué un haut lieu stratégique de la Soviet Latvia. Visite impressionnante, 9 mètres sous terre, dans des couloirs témoins d'une histoire qui nous dépasse. 
Et pour l'anecdote, pour faire aujourd'hui rentrer des sous dans les caisses de l'Etat, on peut privatiser le bunker pour y fêter son anniversaire, participer à un jeux de rôle grandeur nature (Qui fait les allemands ? Qui les russes ?), ou déguster un repas soviétique dans la cantine... "Surprise your friends" clame le prospectus : bizarre, non ?




A Riga, rues pavées, héritage médiéval, façades Art Nouveau : beau mélange des genres. Sur le parvis de l'hôtel de ville, devant le bloc noir soviétique accueillant aujourd'hui le musée de l'occupation, les escargots colorés de la capitale européenne de la culture 2014 avancent doucement, mais sûrement. Sans complètement occulter le passé - devoir de mémoire oblige, ils marchent cependant vers l'avenir, résolument tournés vers l'Europe. 




Au parc national de Kemeri, nous retrouvons les paysages de marais découverts en Estonie. Sur cette terre-éponge, les arbres ne peuvent se développer correctement, et deviennent de vrais bonzais. Ils font 50 cm de hauteur, et peuvent pourtant être centenaires ! On se sent géants, quand on a eu l'habitude de circuler au milieu de pins de plusieurs dizaines de mètres.


Nous nous retrouvons ensuite à la forêt de Pokaini. La concentration d'énergies (sur)naturelles serait importante ici, particulièrement sur les "pierres magiques", où se multiplient offrandes, prières et cérémonies. Les fées, les sorcières, et autres esprits de la forêt resteront cachés à nos yeux certainement un peu trop septiques...




dimanche 24 août 2014

Estonie, terre de contrastes. 16 - 22 août

Après Tallinn, nous longeons la côte vers l'Est et le parc national de Lahemaa, rassemblant plusieurs péninsules aux plages sauvages, d'immenses forêts de pins, sapins et bouleaux. Randonnée bien sympathique entre sable et mousse. La soirée nous offre un joli ciel coloré. 



Au château de Rakvere, dans le centre du pays, nous revivons l'époque des chevaliers grâce aux nombreuses animations prévues dans l'enceinte. Pour les enfants ? Que nenni, on y va aussi !



Nous choisissons ensuite de pousser la route encore plus à l'est, sur les bords du lac Peipsi, frontière naturelle avec la Russie. Les paysages nous impressionnent : peu de terres cultivées, beaucoup de maisons et de fermes abandonnées, rues désertes. Les immeubles communautaires aux façades délabrées pullulent. Seul marqueur que l'époque a changé, les antennes paraboliques aux fenêtres, et les gamins collés à l'office du tourisme pour profiter d'Internet sur leurs tablettes (Skype est une compagnie estonienne : contrastes, on vous dit !). Avec un peu d'humour noir, si vous êtes peintre en bâtiment, l'avenir est ici ! 



Le lac Peipsi offre tout de même un beau panorama : plage de sable blanc, d'immenses pins et un vent à couper le souffle (!) qui fait le bonheur des kite-surfeurs. Lison tremblera un peu pendant la nuit, sous des pins de 30 mètres qui dansent et grincent... Lassé de réveils capillaires difficiles, Pierre en perd ses cheveux, mais étonnement pas la barbe. Il compte lancer la mode "barbe de 6 mois" à son retour. On l'aime ou on le déteste, le côté Viking...


Nous trouvons ici de nombreux campings semi-sauvages, souvent gérés par les offices de tourisme, où pour une modique somme (pour la voiture le plus souvent), on peut planter la tente et profiter des installations (tables, aires de feu, latrines, poubelles), voire même douches en supplément. Nous en trouvons un sur notre route un midi, et comme nous n'avions pas eu l'occasion de pouvoir tester l'institutionnel feu de bois en Finlande, on s'arrête pour se faire des pommes de terre dans l'alu et des pommes-au-four version barbecue. Le temps de trouver du petit bois et des pommes de pins, de découper les bûches, que le feu prenne sous le vent et sous la pluie intermittente, que les braises se fassent, que les patates soient cuites, on a mangé 2h30 après notre installation. On comprend mieux pourquoi on a inventé le réchaud au gaz et la purée Mousseline. Mais... le petit goût de carbone, ça n'a pas de prix !

Tartu, ville des étudiants, des poètes et des artistes. Cœur de l'Estonie, puisque c'est parait-il ici qu'est née et a été défendue l'idée même d'une nation estonienne et du besoin d'une souveraineté nationale. Belle université en effet, avec de nombreux rassemblements d'étudiants un peu partout qui font la fête. Et alors que ce n'était pas prévu, on tombe sur une crêperie française où le chef se fait un plaisir de nous faire découvrir ses crêpes (farine de sarrasin Treblec - pensée à Morgane, crème de marron Clément Faugier, Cointreau importés de France) à la mode estonienne (aux chanterelles, comme tous les champignons, très consommés ici et bon-marché). Et quand on lui demande ce qu'il fait ici, le chef nous répond : "ce n'est pas qu'il n'y en n'a pas de belles en France, mais ici...". On vous laisse deviner de quoi (qui) il parle !

Le parc naturel de Soomaa est le reflet d'un quart du pays : zone de marais, marécages et forêts humides. Les champignons se disputent les formes, les couleurs, les tailles les plus extravagantes les unes que les autres. Et quand on finit la randonnée sous un gros orage, c'est plus humides mais carrément trempés que l'on est. (C'est dans ces moments là, en attendant l'éclaircie et des chaussures plus sèches, qu'on s'amuse à écrire "la liste de nos 2 mois"...)


Justement, 2 mois, que l'on fête avec un peu de luxe et du confort, avec une nuit d'hôtel dans un spa (merci aux potes de l'ambiance, généreux donateurs) à Pärnu, qui concentre le savoir-faire des estoniens en matière de cures thermales et de prix raisonnables. On testera même le sauna à l'authentique, comprenez non-mixte et sans maillot, et en se frottant avec du gros sel (ils sont fous ces estoniens) ! 

jeudi 21 août 2014

La liste de nos deux mois.

Le récit vous plait, l'aventure vous tente...  
Mais alors, combien ça coûte toute cette histoire ?! Petit précis pratique.

Le jackpot revient au Jumpy pour lequel il faut compter 12 760 € pour l'achat, la carte grise, la pose des vitres et de l'alarme, les matériaux pour l'aménagement intérieur (bois, peinture, quincaillerie, mousse pour matelas, tissus - hormis les outils, tous fournis par nos sponsors préférés : papas-mamans). 
A cela rajoutons l'équipement de base Ikéa-Décathlon-Leclerc (chaises, rangements divers, matériel de camping et de sport), le premier plein de sel-poivre-conserves-pâtes, pour 1036 €. 
Soit, grosso modo, un peu moins de 14 000 €, (et encore, sans valorisation du travail de chacun sur le Jumpy et des très nombreux cadeaux utiles reçus avant le départ).
Pendant les 6 mois, n'oublions pas environ 100€ d'assurance par mois (responsabilité civile, rapatriement, Tous Risques pour Jumpy). 


Et le 20 août 2014, en deux mois, nous avons dépensé, parcouru, emprunté, mangé, observé, réalisé : 
- 9 pays 
- 8300 km, soit une moyenne de 136 km par jour
- 15 ferry dont 9 avec Jumpy
- 8 nuits en camping
- 671.43 L d'essence pour 989.31 €, soit une moyenne de 1.473 € le litre
- 8 paquets de Muesli
- 1 élan
- 6 pots de confiture et 2 de miel
- 114 rennes (environ)
- 22 boîtes de sardines, maquereaux, thon
- 1 turbo (pas le poisson)
- 163 Spéculos 
- 5 machines à laver
- 4 lamas (en Norvège, ne nous demandez pas ce qu'ils faisaient là)
- plus ou moins 96 plans, cartes, brochures d'informations touristiques (Note de Lison : à ne pas jeter - au cas où ! Note de Pierre : on ouvre une office de tourisme européen à notre retour)
- 3 renards, 5 cigognes, une poignée d'écureuils
- 16 douches chacun
- 7 musées
- 25 passages en caisse de supermarché - épicerie
- 219 km de randonnée


Alors, toujours envie de partir ?!

Tallinn, la médiévale. 15 - 16 août

Nous quittons la Scandinavie avec regrets, 5 semaines ne nous ont pas permis d'explorer de fond en comble cette si vaste contrée. Il faut sans doute une vie ! (comme partout, d'ailleurs?) Mais... nous pensons en avoir compris l'essence : un profond respect pour la nature, mais pas comme dans un musée, une nature qui bouge, qui vit, qui interagit avec l'homme qui en puise matières premières, travail, loisirs, et ainsi, sérénité. Et ça, ça nous plait.

Nous quittons la Scandinavie avec impatiences : au pluriel, oui, impatiences de nouvelles nations, histoires, cultures, images. Comme dirait un esprit avisé, jusqu'à présent, nous savions à peu près à quoi nous attendre, mais passé le golfe de Finlande, le plus grand vague persiste : de petits pays qui riment entre eux et qui forment la frontière avec le grand Est : qui sont-ils ? qu'ont-ils à nous offrir ? 

En avant, toute !


Nous démarrons avec l'Estonie, et Tallinn, sa capitale, à seulement 85 km à vol d'oiseau d'Helsinki ou 2 heures en Jumpy sur le dos d'un ferry. Classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, c'est l'une des plus grandes vieilles villes fortifiées d'Europe - c'était la plus grande au Moyen-Âge. Idéalement située (port à la croisée des routes commerciales entre les villes européennes et la Russie), elle a toujours été convoitée par les empires successifs des puissants voisins. Danoise (Tallinn signifie ville danoise en estonien), allemande, suédoise, russe : autant de grands courants qui ont forgé son paysage.


Et quand on dit ville fortifiée, ce ne sont pas une ou deux murailles, ni une pauvre tour ! Deux villes (haute et basse) totalement conservées se disputent nos faveurs : rues pavées, maisons aux façades colorées et richement ornées de motifs variés et de sculptures, portes somptueusement ouvragées, hauts remparts, nombreux clochers. Tout est fait pour nous faire faire un bond dans l'histoire (commerçants en costume d'époque, spectacles de rue, tavernes à tout coin de rue...) : parfois un peu lourdement touristique, mais plutôt sympathique un peu à l'écart de l'agitation. 


La cathédrale orthodoxe nous offre l'occasion d'assister à un service. Les images nous reviennent : le signe de croix "à l'envers" les doigts joints, les allers et venues des fidèles pendant l'office pour déposer un cierge ou embrasser une icône, le rituel des religieux derrière le portail richement décoré... et la durée du service ! (Flash-back de Lison d'une messe à Paris interminable...) On s'éclipsera avant la fin.
La nuit tombée sur le Vieux Tallinn nous offrira une belle balade à la lueur des monuments éclairés et d'une lune mystérieuse.

Le lendemain, nous découvrons entre les gouttes le parc de Kadriorg, poumon vert de la ville, et la ville "nouvelle", en opposition à la vieille mais paradoxalement bien conservée puisque digne d'intérêts touristiques d'une certaine élite. Nombreux bâtiments délabrés, rues grises, fenêtres murées : les traces d'une histoire encore proche ? 
Au marché de la gare, nos regards pétillent : si ce n'est pas des containers, mais des abris de tôle, le bric-à-brac des commerçants, les montagnes de pastèques et de melons longs, les petits concombres à manger juste coupé en deux, avec la peau et du gros sel, les étals de produits d'épicerie et de viande (il y a des bacs réfrigérés quand même ici), la pharmacie-herboristerie-sorcellerie, nous retrouvons l'ambiance du marché au Kazakhstan.

jeudi 14 août 2014

Helsinki, capitale : les pieds dans l'eau, la tête dans les bouleaux - 12, 13, 14 août

Nous avons comme mission de nous imprégner de cette ville où Laurie (la sœur de Lison) viendra vivre en janvier. Nous voulons, en avant-première, repérer quelle âme s'en dégage, quelles impressions perdurent, quelles couleurs dominent. Et on n'est pas déçu ! 


Déjà, capitale à la mer, port de plaisance, immenses bateaux de croisière, belle plage, marché sur le port : il flotte un air de vacances. En prenant le ferry comme on prend le métro (compris dans les transports publics), on débarque sur l'île de Suommenlinna, forteresse classée au patrimoine mondial de l'Unesco : la balade est on ne peut plus revigorante (vent, soleil, et beaux panoramas).


Capitale de Finlande, Helsinki ne pouvait tourner le dos à la nature... qui se taille la part belle dans la ville ! Parcs en veux-tu en voilà, esplanades vertes, voies piétonnes et cyclables à perte de vue. Sur l'île de Seurasaari, entre grands chênes, bouleaux et autres sapins, c'est carrément les écureuils qui vous grimpent dessus.



Qui dit capitale, dit culture. La cathédrale protestante rivalise avec la plus grande église orthodoxe d'Europe de l'Ouest, elles trônent toutes les deux au dessus de la ville, et le contraste est saisissant entre la sobriété, la blancheur de la première, et la brique rouge, les riches ornements de la seconde. Entre Est et Ouest.





Ville des arts et du design finlandais, les boutiques stylés pullulent, du bois clair, des matières contrastées, de jolis imprimés, des concepts de déco innovant, des statues qui font de la musique avec le vent : on adore ! 



Bref, vous l'aurez compris, nous sommes rassurés : quand il fera -5° cet hiver, ça doit être chouette d'être au chaud dans un sauna à Helsinki !

Plus on est de fous, plus on rit ! - à 4 et demi, 6 au 13 août

Après plus d'un mois et demi en autarcie, nous sommes ravis d'accueillir Gaëlle et Cyril (la soeur de Pierre et son mari), avec en prime celui-dont-on-ne-sait-pas-encore-qui-il-est (comprenez celui ou celle qui pousse dans le ventre de Gaëlle). Bien au delà de nos 4m² sur roues, ils ont été conquis par la proposition des 187 888 lacs à longer et 179 584 îles à découvrir en sol finlandais.
Il faut d'abord dire qu'après avoir vu le Père Noël, ils nous arrivent comme les Rois Mages, les bras chargés de cadeaux - ah la nostalgie de notre chère France. On apprécie !


Nous sortons de notre rythme à 2 et doublons les proportions (de couverts, de bonne bouffe, de chaises, de rires, de temps, de matchs de volley, de jeux de société). 3 nuits en camping contre 4 en sauvage : les aventuriers l'emportent - et les moustiques aussi ! 


Balade en forêt, autour des lacs, pêches non-miraculeuses, visite de la forteresse Olavinlinna à Savonlinna (la nourriture salée pour les besoins de conservation autorisait les soldats à boire 5L de bière par jour, 7 le dimanche - oui, nous avons compris la visite guidée en anglais, of course - merci le Routard). Au parc national de Linnansaari, nous glissons sur le lac Saimaa (le plus grand lac de Finlande) sur des canoës à la Pocahontas. 


A Imatra, à la frontière russe, nous attendons le spectacle des rapides de la Vuoksi : une fois par jour, le barrage ouvre toutes grandes ses vannes pour alimenter le lit de la rivière asséché. L'avancée de la vague qui engloutit les rochers peu à peu est impressionnant. Le tout sur fond de musique "Disney" pour exalter l'instant.


Famille Bégué oblige, on n'échappera pas à la soirée crêpes institutionnelle des vacances, mais bon, on n'a vu pire comme obligation.


Et forcément, dans ce pays où 71% des résidences principales et secondaires sont équipées d'un sauna, nous "privatisons" un chalet pour 1h de détente. On aime (?) l'alternance du très chaud au très froid de la douche. Et encore, on a de la chance, en hiver, c'est dans un trou dans la glace qu'il faut traditionnellement se jeter.


Nous finirons ensuite par la bonne surprise de la semaine : un resto qui paye pas de mine, un bistrot dans le quartier certainement pas le plus branché d'Helsinki, on commande à l'aveugle des plats où on comprend rien du tout : il arrive quatre assiettes excellentes, copieuses comme on a rarement vu (Cyril n'a pas fini son assiette, on vous jure!), rien que du typique, du vrai, du bon ! (on ne sait toujours pas si on a mangé du renne, de l'élan ou du bœuf...)

mercredi 6 août 2014

Suomi au naturel - Finlande 3 au 6 août


Finlande, nous voilà ! 
Nous remontons un peu, repassons le cercle arctique (4 passages au total, mais plus jamais l'émotion de la première fois) pour aller voir le Père Noël. A Rovaniemi, village officiel et unique de Santa Crus, c'est tous les jours le 25 décembre, même en août. Pseudo-Disney, cabanes en faux bois, disque de chants de Noël en boucle, boutiques, et photos dans les bras d'un monsieur barbu et rouge. Mais... on apprécie d'envoyer des cartes de la vraie poste du Père Noël : ça, c'est pas donné à tout le monde. 


On est à 2465 kilomètres de Paris, mais on a dû se planter de route, car on en a fait 6000 pour arriver là. 


Il parait que le parc national d'Oulanka, à la frontière russe, est une étape incontournable pour les amateurs de randonnée et de beaux panoramas. Comme on se reconnait bien là, nous y voilà. Et sur une petite route du parc, un peu tard dans la soirée, on voit un profil énorme, et on comprend : cette fois ci, c'est un élan ! Il ne se laissera pas longtemps admirer : on se souviendra de lui qu'il est sauvage, majestueux, et que ses bois clairs sont si grands ! Pierre est au taquet, et passera sa journée de rando du lendemain à étudier traces de pas, excréments et poils sur les arbres, en vain... 
Le circuit de l'Ours (80 kms) serpente entre pins et sapins, au bord de beaux lacs et rapides (avis aux sportifs et aventuriers : idée de prochaines vacances ?), nous nous contenterons d'une journée et de 20 kms. 



Tout le long du chemin, les aménagements sont impressionnants : refuges, abris à bois avec scie, hache et bûches à disposition, espace pour le feu avec grilles, piques à brochette, bancs, tables... Nous verrons même sur un clou des plats lyophilisés en libre service ! Et c'est ici un sport national, nous sommes dimanche midi et des tas de familles viennent faire griller leurs saucisses. 



Oulu, sur le golfe de Bosnie, est notre première grande ville suomi : si proche de la nature ! Le vert est partout, vraiment, les parcs sont des forêts, les pistes cyclables et voies piétonnes omniprésentes, le centre en bord de quais est paisible, les petites plages sur les îles respirent la tranquillité. Il doit y faire bon vivre, assurément. 


Et quand il fait trop chaud, qu'on n'a pas envie de rouler ni de visiter la ville, on trouve un ponton et on y reste l'après-midi pour lire, écrire, jouer, manger, courir, se baigner. L'essentiel ! 

Du bleu et du jaune - Suède 31 juillet au 2 août

Nous laissons derrière nous 20 jours en Norvège, riches d'une nature époustouflante. Cette terre était (pour Lison surtout) l'une des envies qui pousse à partir, et ne nous a pas déçue. Nous poursuivons maintenant le chemin certains, qu'ailleurs aussi, de belles choses nous attendent.
Nous entrons en Suède, et en Laponie ? Il semble difficile d'établir une frontière claire de cette région qui fait tant fantasmer... Nous la pensions plus au Nord, et pourtant, ici, on s'en réclame (concept sexy des offices du tourisme?). 

Toujours est-il qu'à Arvidsjaur, nous visitons un village Sami (anciens lapons, terme abandonné car péjoratif), fait de petites cabanes de rondins de bois, uniquement utilisé lors de foires ou pour venir à la messe rendue obligatoire par la loi lors de la christianisation au XVIII ème siècle : moyen permettant que l'Etat, via l'Eglise, puisse maîtriser le peuple, et le territoire avec. Nous ne verrons pas de tentes typiques des nomades, ces groupes itinérants sont de plus en plus rares, et échappent (et heureusement ?) aux touristes que nous sommes. Parait-il quand même que si l'élevage de rennes perdurent, les traditions ancestrales se sont adaptées à la modernité : motos-neige, puces GPS, ordinateurs...


Les rennes, parlons-en ! Et dire que la première fois qu'on en a vu, excités comme des gamins, on a failli arrêter toutes les voitures pour leur montrer. Ils se seraient bien moqués de nous (pour rester polis). En effet, cela aurait été un peu comme arrêter une voiture en Normandie pour lui montrer un vache... Nous en avons vu beaucoup au bord de la route, sur la route, sur les ronds-points. Il ne faut pas les brusquer, et sagement attendre qu'ils décident de vous laisser passer. Sans blague, on a compris pourquoi les panneaux et le danger qu'ils peuvent représenter sur la route. Ceux là sont donc des rennes d'élevage : plutôt petits, cloche au cou, ou étiquette à l'oreille. 



Nous pensons (ou voulons croire) avoir eu la chance d'en admirer des sauvages, sur le mont Galtispouda, station de ski déserte en cette saison. Toute une soirée et un petit déjeuner en leur compagnie. Relativement pas farouches, bien qu'un peu plus que ceux croisés en ville. Check sur notre liste de rêves.


A Arvidsjaur, rencontre très sympathique en dehors des sentiers battus avec un passionné du travail du bois. Il nous ouvre son garage, et prend le temps de nous expliquer la fabrication des couteaux typiques, tasses à café encore très utilisées autour du feu, guitare... Il nous dit être bien dans son atelier, l'hiver, quand il fait tant nuit et si froid. Évidemment, le temps et le savoir-faire nécessaire à la réalisation de ces œuvres d'art ont un prix, qui empêchera Pierre de craquer (280€ le couteau). Il nous reste son blog pour le plaisir des yeux : www.matslindmark.blogspot.com.

Et puis, on s'est dit qu'on était pas obligé de faire que des trucs stylés dans notre voyage. Pour rééquilibrer la balance, pour la première - et sans doute dernière fois, parce qu'on ne pouvait le faire que sur sa terre natale, parce que ça nous a bien fait marrer, samedi midi, on a mangé à Ikea.


Traversée trop rapide de la Suède, il faudra revenir ! (On va commencer à avoir un problème, car on dit ça partout...)