Nous revoilà en Allemagne, cette fois ci plus au sud pour partir à l'attaque d'une région qui ne manque pas de piquant : la Bavière. De loin et s'en tenant aux préjugés, on pourrait s'attendre à un mode de vie un peu "lourd" : chapeaux à plumes et culottes de cuir, des saucisses et de la choucroute largement arrosées de bière d'octobre, des BMW en pagaille, et un match du mythique Bayern de Munich en toile de fond.
Ça vous tente ? Venez ! (Pierre)
Ça vous refroidit ? Venez quand même ! (Lison)
Car... derrière les apparences, on est finalement séduit par un folklore charmant, une ambiance authentique, une économie florissante, une gastronomie généreuse.
On l'avait pressenti en République Tchèque, et cela se confirme sur le sol germanique : Noël dure ici deux bons mois, et cela n'est pas pour nous déplaire ! Nous sommes début novembre, et déjà les lutins s'activent : illuminations des rues, montage des chalets des futurs Christkindlesmarkt, vitrines magiques et rayons croulant sous les décorations et miniatures de sapin (parfois de plus ou moins bon goût... L'infirmière rousse est sexy, n'est-ce pas?!), les traditionnelles figurines de crèche en bois, les boules arc-en-ciel, rennes et Père-Noël à toutes les sauces. Les boutiques débordent tellement de féérie qu'on ne sait plus où donner de la tête !
Côté table, à Regensburg, on s'attable dans le plus vieux resto d'Allemagne (parait-il) : 850 ans qu'on y mange des Bratwürstes (saucisses grillées) et de la Sauerkraut (choucroute) avec le même plaisir.
A Munich, on se glisse entre deux voisins sur les grandes tables en bois de la Hofbraühaus, célèbre brasserie qui peut accueillir jusqu'à 3600 personnes à la fois ! On vous laisse imaginer la chaleur humaine et le brouhaha qui y règne, sous couvert de musique bavaroise. Mais on vous assure qu'une bière et une assiette de charcuterie plus tard, on adhère !
Côté sucré, montagnes de gâteaux à la crème, viennoiseries et pâtisseries de Noël s'étalent à l'envie dans les Bäckeries. Gros coup de coeur pour les étoiles Zimtsterne, mais aussi les sablés Kipferl, les Speculoos évidemment, et toutes les sortes de pain d'épices !
Sans transition, on replonge dans le passé tragique de l'Europe à Nuremberg, lieu des grands rassemblements hitlériens des années 30, de la promulgation des "lois raciales" de 1935, et choisie symboliquement ensuite pour les procès des chefs nazis au sortir de la guerre. Le musée du Centre de Documentation nous offre un regard nouveau en s'intéressant aux mécanismes de propagande, au culte du Führer, au contexte de l'accession légale au pouvoir du NSDAP, le parti nazi. Le Zeppelin et le Palais des Congrès furent le théâtre des discours haineux et des scènes de foule enrôlée que l'on voit dans tous les manuels d'histoire. Hantés par ces événements, nous regarderons même le film Le Pianiste au pied des ces monuments aujourd'hui historiques, témoins de l'ambition et de la folie d'un homme. Tout un symbole, encore.
Nuremberg ne se résume heureusement pas à ses heures sombres. Nous découvrons ses ruelles médiévales, son château et ses maisons à colombage au clair de lune. On aime d'ailleurs tellement qu'on décide de rester et de poursuivre la balade le lendemain (luxe de notre quotidien si doucement malléable).
Munich, deuxième "capitale" d'Allemagne, réveille le pays ! Les rues piétonnes convergent joliment vers le Rathaus (hôtel de ville) qui en impose. La nature est omniprésente grâce au Englischer Garten, dont les beaux arbres nous subjuguent (c'est la saison), et les surfeurs nous surprennent (plus étonnant, pour le constat inverse). Une grosse vague en plein de cœur de la ville, sur le canal de l'Eisbach, assure l'attraction.
On suit ensuite la route des Alpes allemandes, et on garde les yeux grand ouverts ! Sommets blancs, plaines vertes, arbres orangés et ciel bleu : un carnaval de couleurs. Le château de Neuschwanstein, lubie de Louis II de Bavière, aurait inspiré Walt Disney, dit-on. Il faut dire que le cadre offre aux hautes tours un décor de conte de fées.