samedi 6 décembre 2014

Mange, prie, aime.



La formule magique de Julia Robert ? Non, celle des italiens que nous découvrons avec bonheur pour notre dernière quinzaine en solitaire et sans assistance. On plonge au cœur cette joyeuse philosophie, qui est comme la vie et une assiette de bonnes pâtes : généreuse et savoureuse. Elle ne coûte pas grand chose mais fait beaucoup de bien.

Mange !

Il y en a pour tous les goûts et pour toutes les couleurs, mais un point commun dans les nombreuses spécialités qui ont croisé notre route : que du bon, du frais et... du gras (mais c'est pour ça que c'est bon!). De belles pizzas bien croustillantes sur lesquelles on ajoute à souhait : mozzarella di Bufala, gorgonzola, Parmigiano Reggiano, ricotta pour la quattro formaggi, ou alors du jambon de Parme, du speck, des aubergines, poivrons, asperges... 


En version détournée et à grignoter, on s'initie à la panzerotti (entre le beignet et la calzone fourrée), la focaccia (pain blanc garni, un peu comme la fougasse), et la mozzarella panée à l'origan. 
La surprise, c'est les gnocchi di patata si fondants : rien à voir avec ceux qu'on mange en France, et les tortelli di zucca : des ravioles au potiron, spécialité de Parme, si doux à nos palais ! On n'oublie pas que nous avons un cuisinier dans nos valises et une belle cuisine dans le Jumpy, et avec les produits frais du terroir, nous mangeons des pâtes à la carbonara, des gnocchis au pesto, et un risotto aux champignons à faire pâlir les italiens !


Côté sucré, nous ne sommes pas en reste, et c'est les glaces qui nous mettent une claque : pourtant pas de très grands amateurs, nous sommes vite devenus fans et avons compris la réputation des gelateria
Il y a les classiques, crémeuse à souhait : chocolat sous toutes ses formes (blanc, au lait, nutella), fleur de lait (la vanille italienne), pistache (redécouverte sous un nouveau jour), noisette (l'éternelle préférée de Pierre), noix, amande... Les fruitées, si rafraîchissante même en novembre : framboise, orange sanguine, figue, kaki (toutes épatantes de ressemblance avec le fruit original)... Et les mélanges inventifs et audacieux : ricotta-miel-sésame, mascarpone-pomme-cannelle, et potiron-cannelle (la révélation de Lison).


Au cours des journées pluvieuses, nous apprécions beaucoup les cioccolata, qui ressemble plus à une crème au chocolat qu'au chocolat chaud que l'on connait, tellement le breuvage est crémeux et épais. La cuillère tient seule dessus, ce n'est pas un trucage. 



On n'oublie pas les cappuccino, à la mousse de lait onctueuse, et le café évidemment ! Pierre, ce fou, ne jure que par les ristretto (une minuscule gorgée au fond du verre), et même quand on demande un lungo (allongé), la tasse est loin d'être remplie !
Nous approchons la période de Natale, et le panettone, brioche de Noël aux fruits secs, est roi ! Le pandoro de Vérone (nature) a nos faveurs pour le petit déjeuner.
Quoi, vous n'êtes pas encore en Italie ?!


Prie !

La ferveur religieuse des italiens n'est plus à prouver, et encore aujourd'hui, l'église (et l'Eglise) est au centre de la vie populaire. Que ce soit pour se retrouver, discuter sur la place où se groupent les terrasses des cafés, allumer une bougie à la Madone, le clocher n'est jamais bien loin. A toute heure, les bancs ne sont jamais vides, et le plus souvent, même dans les églises les plus modestes, un prêtre est présent pour les confessions.
Mais surtout, en Italie, l'église concentre les plus beaux témoignages de l'Art au fil du temps. Ce sont de véritables musées à ciel ouvert ! Les façades rivalisent de grandeur et marquent chaque courant artistique : marbre rose et blanc, flèches élancées, statues gothiques, rosaces ouvragées, baptistères en brique, colonnes aux chapiteaux anciens, lourdes portes de bronze sculptées... Et l'intérieur offre ses trésors à qui prend le temps de les observer : voûtes finement ornées, autels dorés, coupoles immenses, et, bien sûr, fleuron de la Renaissance, chefs-d'œuvre de peinture (Léonard de Vinci, Michel Ange, Botticelli...) dévoilant un visage serein d'ange, une aura lumineuse sur l'enfant Jésus, des étoffes précieuses en mouvement sur les vêtements des Mages, la main douce de Marie, le bâton protecteur de Joseph.

Parmi la très belle et grosse poignée d'églises visitées, nous avons bien sûr nos préférées ! 
A Vérone, celle de San Zeno est décorées de fresques racontant de belles histoires, et la crypte, à mi-hauteur dans le chœur, donne la curieuse impression d'une église à deux étages. 


A Venise, nous ne pouvons tomber sous le charme bien différent de la basilique San Marco, aux mosaïques presque byzantines d'un reflet éclatant. A Milan, la façade du Duomo est d'une richesse épatante et croule sous le poids de ses 2500 statues. 


Enfin, au Colle Don Bosco, à côté de Turin, nous marchons sur les pas d'un voyage scolaire de Lison il y a plus de 10 ans, et retrouvons la basilique moderne aux allures de bateau en bois, où le Christ, immense (8 mètres de haut et 3 tonnes), accueille les fidèles les bras ouverts.



Aime !

A Vérone et Venise, l'amour occupe la place principale. Mais comme on n'a pas tellement envie de finir comme Roméo et Juliette, ni de jouer aux amoureux transis sur les gondoles, on se dit que finalement, même en Italie, notre plus belle preuve d'amour, c'est notre Jumpy.


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